Equilibrium

 

Film américain (2002). Science fiction. Durée : 1h 47mn.

Date de sortie : 09 Juillet 2003

Avec Christian Bale, Emily Watson, Taye Diggs, Angus Macfadyen, Sean Bean 

Réalisé par Kurt Wimmer

L'histoire

    Libria est une nation où règne la paix. Les lois régissant le système librien sont simples : "Soyez heureux et l'on vous arrêtera. Pleurez et la justice vous poursuivra. Lisez un livre de contrebande ou tentez simplement de contempler une oeuvre d'art clandestine, et vous aurez commis et vous aurez commis un péché criminel. Oubliez de prendre votre dose et vous mourrez".

    Pour préserver la paix , tout citoyen doit prendre sa dose quotidienne de prozium, une puissante drogue spécialement conçue pour stabiliser le mental en éliminant tout sentiment. refusez de la prendre, et vous serz traqués par les forces spéciales de police, véritables samouraïs entraînés à une nouvelle forme de combat mortel.

    Un haut fonctionnaire du gouvernement, John Preston a toujours cru au système, le soutenant comme "écclésiaste" : un homme surentraîné à rechercher et détruire ceux qui ne prendraient pas leurs doses de prozium. Un jour, il oublie de prendre la sienne... L'extraordinaire univers émotionnel qu'il découvre va le pousser à se révolter contre le système qui l'a formé...

 

Berlin

Le film fut tourné à Berlin, une ville très riche architecturalement où l'ultramoderne côtoie l'étrange et l'austère. De nombreuses villes avaient été repérées pour le film : Brasilia et son architecture minimaliste et austère, Rome et ses quartiers neufs, Paris et ses taudis modernes, l'immeuble Lloyds de la cité londonienne mais seule Berlin semblait concentrer tout ce que le film représentait. Pour Kurt Wimmer, une qualité unique au monde : l'architecture sévère et obsolète de l'ère hitlérienne et fasciste. Il l'exprime ainsi : "Cette architecture dépouillée connote le pouvoir et la supériorité du collectif sur l'individu. Mais c'est aussi une architecture qui a pratiquemment disparu à la fin de la seconde guerre mondiale. Elle n'existe nulle part ailleurs. Je voulais que Libria évoque ce sentiment tout à fait particuliers d'être figée dans le temps".

Le palais de justice, le Reichstadt, la Porte de Brandebourg et le métro servirent de lieux de tournage. Wolf Kroeger, le chef décorateur, transforma en plateau la Deutschlandhalle - le vélodrome olympique - pour y construire les somptueux décors futuristes de Libria.

 Effets spéciaux

Kurt Wimmer a confié les effets spéciaux visuels du film à Tim McGovern, oscarisé pour Total Recall de Paul Verhoeven et à Wolf Kroeger. ensemble, ils s'attelèrent à la conception de la métropole de Libria, entièrement cinturée de murs d'une hauteur de 30 mètres, à la manière du New-York 1997 de John Carpenter.

Tim McGovern opta d'emblée pour une architecture démesurée où les portes massives de la cité sont gravées de la maxime : "Librium est libertas", un peu comme un tableau de Mondrian où les lignes structurent le paysage.

Ufi Nefzer, chargé des effets spéciaux, créa une armada délirante de lance-flammes, de colonnes explosives, d'échappées murales, de mécanismes piégés, de catapultes et de fusils thermiques. La scène sans doute la plus spectaculaire est celle de l'affrontement entre John Preston et Dupont dans l'anti-chambre du père : "Dans cette scène, chacun sait anticiper les gestes de l'autre. Leurs balles se touchent, explosent dans l'air et se brisent en mille fragments. Lorsqu'elles se touchent, c'est un effet spécial. La fragmentation n'est pas truquée et nous a demandé un travail minutieux. A mes yeux, c'est un des grands chocs visuels d'Equilibrium."

Des combats de gun-kata.

Equilibrium nous fait découvrir un nouvel art martial : le gun-kata, la puissance de feu occidentale combinée à la discipline physique orientale. Kurt Wimmer ajoute : "Les films d'action de Hong Kong ont démontré qu'avec deux mains, on peut manier deux pistolets à la fois. Ils ne sont jamais allés plus loin et je me suis demandé si on pouvait encore reculer les limites du genre. Marier armes à feu et arts martiaux me semblait une évidence. Personne n'a encore jamais pratiqué le kata, l'arme au poing, mais elle peut devenir une parfaite extension du corps aux usages surprenants".

Mais la réussite des scènes d'action vient peut-être du fait que Kurt Wimmer a abandonné les traditionnels ralentis emphatiques pour privilégier un style plus immédiat et viscéral. Un challenge quand on sait que compte-tenu du budget relativement modeste du film, la plupart de ces scènes ont été tournées en une seule prise car la production n'avait ni le temps, ni les moyens de tout réinstaller.