Le survivant

 

 

Titre original   The omega man

Durée   1h38

Année   1971

Réalisateur   Boris Sagal

Thème   Virus

Studio   Warner Bros

Distribution

Charlton Heston Robert Neville

Anthony Zerbe Matthias

Rosalind Cash Lisa

Résumé Un médecin s'injecte au cours d'une expérimentation un vaccin qui lui permet de résister à un virus qui, au cours d'une guerre bactériologique, dessime la population mondiale dans sa quasi-totalité. Seuls ont survecu quelques personnes dont le métabolisme a changé, et dont la rage de tuer s'est trouvé exacerbée. La lutte pour sa survie s'annonce diificile...

 

Omega est la dernière lettre de l'alphabet grec. Et Charlton Heston, alias Robert Neuville, le dernier être vivant normal, survivant d'une plaie qui a soit tué les habitants de la terre, soit les a transformé en être nocturnes, rendus hyper-sensibles à la lumière; ceux-ci se sont rassemblés en ce qu'ils appellent, la Famille. Ainsi, Neuville peut se protéger d'eux grâce à la lumière du jour, mais doit rester cantonner dans sa forteresse la nuit. Ainsi, sortant jour après jour, il espère trouver d'autres survivants. Voici le point de départ d'un film qui aurait pû devenir une légende. Malheureusement, certains aspects du film gâchent le résultat final, qui nul doute n'en est, a inspiré le 28 jours de Danny Boyle. L'histoire est tout à fait original pour un film de 1971, mais quelques aspects néfastes contredisent cette réussite.

 

Tout d'abord, même si Charlton Heston figure au top du générique d'un autre film où il se retrouve confronté à une population hostile (comme dans la planète des singes...), celui-ci a du mal à imposer son charisme comme seule arme et poutre maitresse du film. Car mis à part Anthony Zerbe qui tire son épingle du jeu, le reste de la distribution frise le sur-jeu, et l'on sent que chacun en fait des tonnes pour essayer de décrocher un oscar, sans même penser à ce que leur prestation donnera à l'écran. Rosalind Cash annonçant qu'elle est mannequin laisse pantois et sans commentaire. Mais je vous laisse juge. Le casting souffre donc d'un réel manque de qualité et de charisme, ce qui rend les séquences d'action encore plus creuses et fades qu'elles ne l'auraient été, malgré les ratés de la réalisation de ce côté-ci également.

 

Car techniquement, le film n'est pas au top non plus. Les poursuites à motos filmées en slow motion, à la Super Jaimie, ne rendent pas du tout compte de l'angoisse qui monte et gagne le personnage central du film à chacune de ses sorties. Il est censé être en danger à tout moment, et certaines séquences d'action ressemblent plus au générique de Royal Canin. Bref, là encore, la réalisatio souffre de terribles lacunes, qui ont du mal à être comblées par le seul talent de Charlton Heston. Et c'est terriblement dommage. Quoi qu'il en soit, en tant que fan du genre catastrophe, ce film reste à voir pour le style qu'il impose, mi-catastrophe, mi-horreur; dont bon nombre de films ce sont largement inspiré...

Réalisateur: Boris SAGAL

Année: États-Unis, 1971, The Omega Man

Acteurs: Charlton Heston, Anthony Zerb, Rosalind Cash

Par von Beck (21/03/2002)

 

Pour Charlton Heston, la fin des années soixante et le début de la décénnie suivante respirent la joie de vivre et la science-fiction. Après La planète des singes (Schaffner, 1968) et son Secret (Post, 1970) et avant de tourner - pour ne parler que de la S.F. - le terrible Soleil vert (Fleisher, 1973), il tient le rôle principal dans Le survivant adaptation non pas d'une chanson de Jean-Pierre François, mais de Je suis une légende, très célèbre roman du prolifique Richard Matheson.

 

En 1975, une guerre sino-russe provoque une épidémie qui décime la population mondiale et laisse les survivants mourir à petit feu et atteints d'une photophobie et dégénérescence des tissus. Le colonel Robert Neville, biologiste de l'armée des Etats-Unis, a été épargné grâce au vaccin expérimental qu'il s'est inoculé. Pendant deux ans, il arpente les rues de Los Angeles, vivant le jour en pillant les magasins abandonnés et se barricadant la nuit dans sa maison transformée en forteresse où de puissants projecteurs tiennent éloignés les malades noctambules. Ceux-ci se sont regroupés en une Famille sous l'égide de Matthias, ancien présentateur télévisé, reconverti en gourou d'une secte qui entend purifier le monde de la technologie, cause du mal. Au cours de ses pérégrinations, Neville rencontre Lisa et un groupe de jeunes chez lesquels le virus a très inégalement progressé. L'espoir renaît de pouvoir vacciner les survivants à partir du sang de Neville mais c'est sans compter sur la folie inquisitoriale de Matthias.

 

Richard Matheson n'a jamais vraiment reconnu son livre dans cette adaptation. Il est vrai que les victimes de Je suis une légende étaient devenues des vampires. Le survivant au contraire cultive l'idée selon laquelle le sang de Neville puisse être salvateur jusqu'à assimiler Charlton Heston à un sauveur christique qui donne son sang pour sauver le monde. En ce qu'il est porteur d'espoir, Le survivant échappe un peu à la noirceur des films de science-fiction de la même période. La mort du héros et la technophobie de la Famille sont pourtant révélatrices de l'époque.

 

Cependant, en soulignant la haine portée à la technologie et son opposition, le salut venant de la technologie, le film évite le manichéisme réducteur des autres films de fins du monde comme Le dernier rivage ou même La planète des singes dans lesquels la technologie n'est que source de mort irrémédiable ou cause du déclin de l'humanité. Sa thématique et son esthétique très marquée, symbolisée par la coiffure très jackson Five de Lisa, achève d'en faire un film daté mais pas inintéressant à regarder.